La communication se dévalue de jour en jour. La forme prend le pas sur le fond et l’information-spectacle s’affiche en temps réel sur nos écrans. Le dernier clip-vidéo des jeunes de l’UMP témoigne de l’appauvrissement du politique. Comment faire pour paraître jeune, branché et dynamique remplace l’idée de comment réussir à trouver des réponses aux enjeux de la société. « Notre raison est toujours déçue par l’inconstance des apparences » (Pascal).
Dans notre métier, je répète à l’envi à mes clients que la communication n’est qu’un moyen de véhiculer de la connaissance à travers un contenu élaboré donnant du sens à une offre, un service, une expérience. Que ce contenu puisse renforcer l’image de marque d’une personne, d’une entreprise ou d’une organisation, tant mieux, mais ce n’est qu’une conséquence. Or, tout le monde ou presque, pense pouvoir contribuer à l’enrichissement des connaissances. Les journalistes ont perdu (hélas, sans doute…) le monopole de l’information. Quel va être le rôle des communicants lorsque plus personne assurera ce rôle de tri et de hiérarchisation de l’information ? La place serait-elle libre aux manipulateurs de tous poils ? Quel degré de vigilance faudrait-il exercer pour que le formidable outil de partage des connaissances engendré par les réseaux sociaux, puisse réellement faire progresser l’intelligence collective ?
Norbert Spitéri